Une de mes illustrations pour notre livre "Le vintage des Paresseuses" |
Même au comble de mes périodes de fièvre acheteuse, il est une catégorie d’objet au sujet de laquelle, bizarrement, j’ai toujours su garder la tête froide : les sacs. Pourtant, il y a trois ans, je me suis persuadée de la nécessité d’un sac que je ne vois pas comment désigner autrement que comme un « it-bag ». Erreur de casting absolue. Entre lui et moi, la greffe n’a jamais pris et aujourd’hui, j’arrive à la conclusion que nos chemins doivent se séparer. Voilà pourquoi.
1. Avec ses allures d’intemporel zéro faute de goût, il semblait idéal pour un projet d’armoire essentielle. Sauf que se promener avec une icône à l’épaule, ça demande une nonchalance que je n'ai pas.
2. Dans le doute, toujours se fier à Laure. Or, après qu'elle m'ait emprunté le sac pour une soirée, elle m’a avoué elle aussi s’être sentie « portée » par lui plutôt que d’avoir la sensation, elle, de le porter. Et puis, impossible d’y glisser une bouteille d’eau. Et ça, Laure vous dira que ce-n’est-pas-possible.
3. Oui parce que ce sac-là, petit, élégant, c’est un sac de Femme, avec un grand, grand « F ». Un sac de Femme qui porte des talons (et à même du mal à marcher avec autre chose), ne pleure pas quand elle doit remplir un tableau Excel et ne transpire jamais car elle est trop chic pour ça. Bref, pas moi du tout.
4. J'ai dû retenir les leçons de ma grand-mère paternelle. Elle considérait qu’un sac devait avant tout servir à une chose : transporter des affaires.
5. A moins que j'ai toujours en tête le souvenir de ma grand-mère maternelle, toujours accompagnée d'un sac en cuir souple venu d’Italie, où elle avait habité, qu'elle traitait comme s’il s’agissait d’un cabas acheté sur le marché, se moquant qu’il se tache, traîne par terre, voire se perde. Le concept du it-sac à soigner comme la prunelle de ses yeux lui aurait semblé lunaire.
6. Et puis, sans même entrainer mes pauvres grands-mères dans cette histoire, il se trouve qu’au final j’ai toujours recherché des sacs faciles à vivre. Cabas et sacs à dos en nylon sans histoire de mon adolescence. Premier vrai sac, très simple, choisi au moment de mon premier job et porté dix ans durant. Mes deux fidèles sacs actuels, sélectionnés en commémoration d’événements qui font sens pour moi, non parce que je souhaitais être une autre (et qui peuvent transporter une bouteille d'eau). Je ne sais pas si ces sacs-là sont "it" ou pas, mais en tout cas, je m'y reconnais.
7. En plus, ce sac-là, impossible de le passer à la machine. A la différence du basique sac en toile...
8. On vit très, très bien sans sac griffé. Pour preuve, lire "I Hate My Purse", l'hilarant texte (en anglais) de Nora Ephron, où elle déclare sa perplexité face au Kelly et son amour de son très moche sac en vinyle acheté au Musée des transports en commun de New York.
8. On vit très, très bien sans sac griffé. Pour preuve, lire "I Hate My Purse", l'hilarant texte (en anglais) de Nora Ephron, où elle déclare sa perplexité face au Kelly et son amour de son très moche sac en vinyle acheté au Musée des transports en commun de New York.
A while back, I decided I was the sophisticated, wordly, woman-about-town I am not. So I fell under the spell of what cannot be described as anything else but an "it bag". It was a love story that never could be. I never managed to feel at ease with this famous, petite, easily recognizable bag, feeling it was wearing me, rather than the other way around. I realized we needed to part ways. No hard feelings, we just weren't made for each other.
J.A.C.