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Ma garde-robe durable… a-t-elle vraiment duré ?

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Donc : le doyen de mon armoire.

Jeanne-Aurore et moi parlons souvent de durabilité et d’intemporalité sur ce blog… Et puis parallèlement, nous passons notre temps à prôner le tri et à trier nous-mêmes ! C’est ce paradoxe qui m’a fait m’interroger : qu’est-ce qui a réellement duré jusqu’à aujourd’hui dans ma garde-robe ? 

Si j’ouvre mon armoire, il me semble que le vêtement le plus ancien que je possède et que je porte encore régulièrement est un gilet Claudie Pierlot. Il est en laine noire, de forme un peu carrée, avec des gros boutons, des poignets travaillés : j’ai toujours adoré ses détails. Et question qualité, il me suit au fil des années. Je l’ai acheté aux alentours de 2003, à une époque où c’était encore la vraie Claudie Pierlot qui dessinait les fringues Claudie Pierlot et où l’on pouvait les voir durer des années ;)

Sinon, comme je tiens depuis 2004 la liste de TOUS les vêtements que j’achète (la folle de service, c’est moi), je suis allée jeter un œil à mes vieux fichiers sur ordi, et découvert qu’il ne me reste RIEN des années 2004 et 2005, pourtant marquées chacune par… je dirais au moins une centaine d’achats à la louche. Il ne me reste rien, si ce n’est de merveilleux souvenir : car quand je lis le descriptif de chaque pièce, je me revois les avoir portées beaucoup, et avec toujours énormément de plaisir. Des robes Topshop, H&M, mes premiers investissements chez Ba&sh et Zadig & Voltaire, des choses sans marques dégotées au hasard des vacances… Des achats spontanés, enthousiastes, joyeusement portés. Je ne regrette pas, du coup. Je me dis même que ça aurait été dommage de passer mes vingt ans en pantalon noir et t-shirt noir, eussent-ils été de la meilleure qualité. Et puis l’achat éphémère, s’il est beaucoup porté sur une période donnée, a malgré tout du bon : il marque une époque, lui donne une couleur… C’est drôle, revenir là-dessus tendrait presque à me réconcilier avec mon passé de fast-fashion addict compulsive. Il n’empêche que j’écris le 7 septembre 2005, après l’achat d’un « trench non-ceinturé pour la demi-saison en toile de jute un peu rigide, couleur châtaigne, double boutonnage » chez Comptoir des Cotonniers : « mon ambition est de m’affranchir de mes stocks Zara / H&M et de me recomposer une garde-robe de beaux basiques »…

En 2006, je commence à voir arriver ces classiques qui ne me sont pas restés parce qu’ils se sont abîmés mais qui me suivent dans des versions remplacées : les t-shirts Petit Bateau, les ballerines Repetto, les sandales K. Jacques… Je commence à tenir mes intemporels. Et puis tiens, en septembre, les deux autres pièces les plus anciennes de mon placard (après le gilet Claudie Pierlot, donc) : mon caban A.P.C, que j’ai même montré ici un jour, et un short Gap, en laine noire et que j’adore pour l’hiver. 

Plus de choses me restent de 2007, il faut dire que j’ai été enceinte pour la deuxième fois, et que ça a changé mon rapport à la consommation. D’ailleurs, moi qui croyais que c’était en attendant ma première fille, en 2003, que j’avais commencé à m’affranchir de la fast-fashion, je m’aperçois que mon esprit me joue des tours… Cette année-là, Jeanne-Aurore me fait également découvrir un dépôt-vente qui a disparu depuis, dans lequel je suis toute ravie de pouvoir m’offrir des jolies pièces griffées. Mon placard prend une tournure plus haut de gamme, et plus durable. Plusieurs pièces font toujours partie intégrante de mon armoire, même si le pourcentage, malgré tout, reste faible, dans cette période d’entre-deux.

Si je jette un œil aux années plus récentes, je vois qu’en gros, depuis 2010, j’ai gardé tout plein de choses. Sauf : 

- tout ce que j’ai usé jusqu’à la corde (robes d’été lavées et relavées, chaussures ou sacs à main avachis)

- tout ce à quoi j’ai renoncé en prétextant mon âge (les manches ballons, les fronces, les cols Claudine, les nœuds, les petits boutons, les formes baby-doll, le moulant, l’étriqué, le court sur le bidon, les minijupes…)  

- tout ce pour quoi j’ai enfin osé dire let it go (les slims qui me compressaient les cuisses, les pantalons larges à taille haute qui me cisaillaient l’entrejambe, les talons hauts et tout ce qui de manière générale correspondait à ma vie fantasmée plutôt qu’à ma vie réelle)

- les erreurs d’achat pures et dures (trucs cheaps, chaussures pas dans la bonne taille, doublons évidents)

Le calcul de tout ça donne évidemment beaucoup de pertes… et beaucoup de vêtements conservés malgré tout. J’ai du mal à imaginer mon armoire dans dix ans : est-ce que j’aurais continué de garder plus que je ne jette, au risque d’une garde-robe aussi explosive qu’à mon époque fast-fashion, ou est-ce qu’il se fait malgré tout un écrémage naturel, qui fait que les pièces même belles finissent fatalement par s’en aller ? On en reparle dans une décennie ;)

Laure


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