Helena Christensen, mon icône de la boho attitude |
C’était cet été, une après-midi, je me baladais dans Paris, et je ne sais pas, je trouvais que quelque chose n’allait pas. Bizarrement, ça a été en regardant une vitrine Sandro que j’ai compris : je portais une robe que j’avais mise chaque été depuis cinq ans avec un plaisir toujours renouvelé, mais qui, cette fois, ne correspondait plus ni à ce que j’étais ni à ce que j’avais envie d’être. Ce n’est évidemment pas que j’étais moche, ni que j’étais ringue, ni que j’étais ridicule ni quoi que ce soit, c’est juste que je ne me sentais plus « moi ». La robe en question était ample, à fleurs, avec cette boho vibe un peu seventies, un peu hippie, un peu Helena Christensen : ce que j’avais si souvent défini comme étant mon look parfait de l’été (voire de l'année). Je l’avais attrapée mécaniquement, comme tous les étés précédents. Sauf que désormais, je n’en avais pas eu conscience, mais j’avais besoin de quelque chose de plus sobre, de plus affûté - quelque chose qui correspondait probablement à mes cinq années de plus...
Paradoxe : ma philosophie est celle de vêtements qui durent dans le temps, mais en même temps, je pense qu’il faut updater sa garde-robe régulièrement. Pas tant pour coller à l’époque que pour coller à celle que l’on est à l’instant T (puisque le but de la vie est, en théorie, d’évoluer). Et c’est là que j’ai le plus de difficultés. Car refusant la mode jetable dont on se débarrasse sans états d’âme, j’essaie de ne posséder que des pièces de qualité et que j’aime. Du coup, quand savoir qu’il est temps de les remiser / de les porter au dépôt-vente le plus proche / de les offrir à une amie / de les déposer chez Emmaüs ? Parce que bon, c’est dur d’être sans arrêt à l’affût de qui on est à l’instant T (et plus encore de savoir le traduire en vêtements).
Je suis rentrée et j’ai fait un tri dans ma penderie, mettant de côté ma robe (et les autres du même genre) dans ma boîte « tenues pour voyager en Asie » (ce n’est pas hypothétique, ça m’arrive très souvent. Et là, je pense que je me sentirai toujours mieux en jupon fleuri qu’en little black dress). Bref : je ne sais pas ce qui devrait précéder en principe, la connaissance de soi, ou le choix du vêtement, peut-être que je fais les choses dans le mauvais sens, mais finalement, mes errances, mes erreurs me permettent de finir par me trouver, par comprendre qui je suis, et ce que j’ai réellement envie de porter. A l’instant T.
What do I want to wear NOW? That’s an everyday question that almost every girl asks herself each morning, but that’s also a more philosophical interrogation that goes with “Who am I NOW?” And that’s a problem I found myself confronted to this summer, while I was wearing the same nice flowery dress I had been wearing every summer for five years. Except that suddenly, it didn’t feel right. After a painful afternoon I realized this bohemian hippie style was no longer mine (except for travelling through Asia, where LBD just feels wrong). I guess I had found who I was now, different from five years ago. Sorry: who I was NOW.
L.G.