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Chronique de ma garde-robe (depuis mes 8 ans, parfaitement)

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Jeanne-Aurore, à qui j’adore réclamer des idées de posts, me demande… « l’évolution de ton style, décennie après décennie, et ce que chaque étape t’a appris » – rien que ça ! Bon, plutôt que de découper en décennies, j’ai découpé ma vie en âges clé, c’était moins de brainstorming ;) 


• J’ai 8 ans, je suis très coquette et je raffole des robes, mais je commence à douter (déjà !) : je trouve que ma copine Marion, en jean et sweat-shirt, est plus classe et plus « grande ». Le début d’un long tiraillement entre le girlie d’une part et le tomboy d’autre part… Je n’ai toujours pas réussi à trancher ;)

• J’ai 13 ans et mon subconscient tranche temporairement de manière radicale : les cheveux ultra courts et je m’habille comme un mec. La boulangère me dit « Que désirez-vous jeune homme ? ». Je sens bien que quelque chose ne va pas, mais en termes fashion, je n’ai pas le mode d’emploi, je ne sais absolument pas comment corriger le tir.

• J’ai 18 ans, je suis en fac de droit, et je m’habille comme une nonne. Des Doc et du blouson rouge de James Dean dans La Fureur de vivre, je suis passée aux mocassins, aux jupes à mi-mollet, au twin-set et au collier de perles. Je dévalise le catalogue Cyrillus. Là encore, je sens bien que c’est un brin extrême, mais je ne sais pas trop comment faire…

• J’ai 21 ans et un look dont je me souviens avec beaucoup de nostalgie aujourd’hui : pantalon cigarette, bottines Free Lance et caban Agnès b. Parfois aussi de grandes robes à fleurs, un peu grunge, mais que j’intègre à une silhouette minimaliste. Je crois que je commence enfin à comprendre quelque chose ;) Je dirais même que j’ai trouvé mon style, celui autour duquel je tournais depuis toute petite, avec un peu de masculin, un peu de féminin, et beaucoup d’épure. L’ennui, c’est que je ne le réalise pas, et qu’avant d’y revenir, il va encore me falloir quelques fashion faux-pas.

• J’ai 23 ans et un total-look Gap des pieds à la tête. Il faut dire que c’est nouveau, c’est américain, donc c’est « aspirationnel ». Je me précipite dès que je vois une promo (ils sont les seuls à en faire un peu toute l’année, à l’époque), que le vêtement m’aille ou pas. Malgré tout, là encore, je doute, le mot total-look (qu’on utilisait très peu avant) commence à être partout dans les magazines, comme une insulte, et j’ai l’impression qu’il me montre du doigt, moi…

• J’ai 25 ans et des Zara et des H&M géants ont poussé à tous les coins de rue. Je ne résiste pas à cette si tentante fast-fashion : j’y fais des descentes plusieurs fois par semaine, histoire de checker les nouveautés, j’y prends ce qui est moi, ce qui n’est pas moi, j’y prends en me disant « C’est génial », en me disant « C’est pas mal », en me disant « C’est pas cher »… Comme ma penderie commence à exploser, je fais de grands tris saisonniers, j’ai lu que Romy Schneider s’y adonnait, c’est donc que ça doit être une bonne chose ; mais j’ai encore les idées un peu confuses, et une furieuse tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain, me débarrassant aussi des belles pièces… Je m’invente une garde-robe tournante à la fois hyper dispendieuse et qui ne vaudra pas grand-chose au final.

• J’ai 26 ans et je fais la connaissance de Jeanne-Aurore et des discussions de mode à bâtons rompus. Ma fashion thérapie est en route… Toutes les deux sommes atteintes du même mal consumériste, et ni l’une ni l’autre ne sait trop comment en sortir. Le mot qui nous fascine, notre Graal : capsule wardrobe, nous avons lu ça dans In Style, le magazine américain auquel nous sommes accros, et nous rêverions, nous aussi, de nous composer une capsule wardrobe, minimaliste et chic, comme celle d’une New-Yorkaise. En attendant : on achète.

• J’ai 29 ans et je suis enceinte de ma première fille. Elle n’est pas encore née que tout change. J’ai envie de choses qui durent, j’ai envie de transmettre. Je fais une croix sur les achats éphémères en profitant de ce gros ventre qui me retient de faire des folies dans la fast-fashion, et j’économise pour ces premières pièces que je chérirai des années. 

• J’ai 31 ans et je publie mon premier livre avec Jeanne-Aurore : L’armoire idéale des paresseuses. Un guide dans lequel nous donnons toutes les leçons d’optimisation de la garde-robe que nous rêverions d’appliquer, sans encore réellement y arriver ! Il faut dire que c’est la grande époque Sex & the City, les armoires pléthoriques sont à la mode, garanties de pouvoir se composer mille et une silhouettes, autant que Carrie à longueur d’épisode. 

• J’ai 32 ans et je suis accro au vintage. La faute à notre deuxième livre, Le vintage des paresseuses, à ma crainte du total-look et à mon désir de monter en gamme. C’est bien, au début. Mais après des premiers achats sensés, je perds un peu la tête (comme souvent) et vais vers des choses trop ouvertement datées qui réclament de se « faire un look » - donc de faire un effort. Or, je m’aperçois qu’au contraire, ce qui me plaît, c’est justement l’effortless

• J’ai 34 ans et Jeanne-Aurore m’initie à Dominique Loreau, auteur japonisante adepte de l’épure extrême. Je complexe beaucoup de ne pas être à sa hauteur, ni à celle de Jeanne-Aurore, qui ne va pas tarder à se lancer dans des purges spectaculaires. A nouveau je me sens tiraillée, entre d’une part ce minimalisme qui me semble à la fois si chic et si pratique, et d’autre part une garde-robe fournie, parce que je reste cette fille coquette et versatile que je suis depuis toute petite. 

• J’ai 37 ans et trouvé un certain équilibre. Je ne suis plus cette accro au shopping que j’ai pu être, mais je garde le plaisir de la bonne trouvaille. Mon armoire est bien remplie, mais pas non plus trop remplie, et uniquement de choses que j’aime sincèrement. 

• J’ai 39 ans et pris la décision de m’installer à l’autre bout du monde. J’en profite pour appliquer enfin réellement l’idée de capsule wardrobe qui m’a toujours titillée, et m’en vais avec une valise. Je suis aux anges les premiers mois, la vie me semble facile et légère. Mais assez vite, les pièces restées en France me manquent, pas que j’en aie besoin, juste que j’en ai envie ; et puis, je découvre de nouvelles adresses, de nouvelles griffes, ça m’amuse. Point de grosse folie. Juste l’envie d’un retour à ce ni trop ni trop peu que j’avais atteint… et qui me plaisait bien. 


Conclusion : on sait tous qu’une garde-robe raconte son propriétaire à l’instant T. Donc voilà, moi, c’est ça, déchirée entre plusieurs tendances, plusieurs désirs, plusieurs possibilités, mais finalement apaisée après avoir accepté l’idée qu’ils pouvaient tous coexister… Tout cela reste néanmoins un work in progress. L’armoire idéale, c’est le chantier de toute une vie !

Laure

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