Toute stressée de la garde-robe le sait : même la plus parfaite et la mieux pensée ne vaut rien si elle n’est pas correctement ordonnée !
Pour venir m’installer à Los Angeles, j’avais minutieusement mûri ma capsule wardrobe en France, mais il restait une inconnue de taille : qu’allais-je trouver dans ma nouvelle maison en termes de placards, de tiroirs, de penderies ? Dans mon appartement parisien, j’avais investi pas mal de temps et d’argent pour être impeccablement organisée, avec des cintres en bois identiques, des collections de boîtes Muji pour séparer les foulards, les ceintures… Ici, sachant que je ne suis dans cette maison que pour un an, je savais que je ne voulais pas dépenser d’argent.
Récit de ma ré-organisation.
• Première constatation : l’espace ne manque pas quand on s’installe dans ce vaste pays qu’est les Etats-Unis (hormis à New York). A L.A, je me retrouve avec cinq fois plus de placards qu’à Paris. Parmi eux, deux grands dressings, un que je réserve aux enfants, et un…
• Ah ben zut, j’allais dire « un pour moi », mais mon homme a déjà pris possession des lieux, ses vêtements, pourtant moins nombreux que les miens, monopolisant les étagères. Il ne m’a laissé que les tringles, le bougre. Deux possibilités : hurler en étant indignée ; ou alors, profiter de ce que lui déteste ce qui n’est pas en piles, et de ce que moi, j’ai toujours rêvé de ranger mes affaires sur des cintres – toutes mes affaires, pas uniquement les manteaux et les robes. J’aime bien cette idée que ma garde-robe soit présentée comme dans une boutique, ça me fascine.
• D’accord, mais quid des cintres ? Traitez-moi d’hystérique si ça vous fait plaisir, mais pour moi, un placard dans lequel les cintres ne sont pas assortis, c’est inimaginable ;) Or, ça coûte cher, ces bébêtes. Les propriétaires ont laissé d’énormes paquets de cintres récupérés ici et là, certains sont en plastique, il y en a trois-quatre en bois, et une tonne en fil de fer, récupérés du pressing, avec encore dessus le papier « We Love Our Customers » ! Je prends le temps de mettre de l’ordre dans tout ça et je réussis à en réunir des couleur cuivre pour mes filles et des blancs pour moi.
• Le dressing est divisé en plusieurs tringles, donc j’en réserve une aux robes et aux pantalons, une autre aux gilets et aux manteaux…
• Et pour la première fois de ma vie, je peux présenter les pulls et les chemises sur des cintres, youpi youpi ya ! Au-delà du plaisir de me comporter face à mon dressing comme dans un magasin (vous savez, on fait glisser sa main le long des vêtements, ou on attrape un cintre avec un geste ample – on joue à la marchande !), il y a la pure logique de ne plus voir mes chemisiers en soie se retrouver au bas d’une pile et en ressortir tout fripé.
• Je suis à court de cintres pour les t-shirts et les débardeurs, donc je les range en piles. Mais je ne désespère pas un jour de pouvoir les suspendre.
• J’accroche aussi mes quelques sacs à main à des cintres, ça évite qu’ils ne s’écrasent les uns sur les autres.
• Pour les petites choses… j’ai de la chance : il y a un meuble à tiroirs d’aspect un peu vieillot mais super pratique juste en face du dressing, ça me permet d’ordonner avec soin sous-vêtements, pyjamas, maillots de bain et accessoires.
• En ce qui concerne les chaussures, il y a un placard dédié juste devant la porte de l’entrée, j’y range les paires qui me servent régulièrement au quotidien. Mes trois-quatre paires plus exceptionnelles, je les consigne par terre dans le dressing.
Conclusion : ma garde-robe américaine est pratique, claire, ordonnée, rien n’y est compressé ni caché (vive le choix de vêtements plus réduit qu’à Paris !). Dans mes fantasmes, j’aurais bien rendu le truc un peu plus esthétique, façon jolie boutique, avec les sacs un peu plus joliment exposés, les chaussures en touche déco, mais avec le capharnaüm de mon homme, qui laisse crouler ses piles de chemises sans frémir d’un sourcil, c’est tout bonnement impossible.
L.G.