Jeanne-Aurore et moi nous sommes souvent demandées si, dans ses films, Diane Keaton n’exerçait pas une influence toute particulière sur le choix de ses costumes. Bon, le boyish mythique d’AnnieHall, c’est clair, c’était elle. Mais même plus récemment, et notamment dans le merveilleux Tout peut arriver, que nous adorons toutes les deux, elle porte toujours des vêtements qui, 1, se ressemblent, et 2, lui ressemblent – prenez les photos des avant-premières qui vont avec, et vous verrez qu’elle est habillée dans la vie comme dans le film !
Je me suis encore posée la question en voyant, à Los Angeles, And So It Goes (qui n’a pas de date de sortie française. Il faut dire que ça a beau être le nouveau film de Rob Reiner, c’est bâclé comme pas permis, bourré de gags idiots et éculés, une rom’ com’ dont on devine l’issue dès les cinq premières minutes : Michael Douglas est un veuf imbuvable, froid et maussade, Diane Keaton une veuve pétillante, émotive et charmante, ils sont voisins, s’entendent comme chien et chat, à votre avis… comment cela va-t-il se finir ?!). Le film est naze, mais les looks de Diane Keaton, eux, sont divins. Le pur prolongement de Tout peut arriver, mais aussi de Meurtre mystérieux à Manhattan, du Club des ex, Raccroche ou Esprit de famille : des pantalons larges à taille haute, des ceintures épaisses, des cols ronds et des cols en V, des chemises blanches, des vestes en tissu froissé, des chapeaux et des foulards… J’ai un faible pour une scène dans laquelle elle porte une marinière avec un petit bandana noué dans le cou : c’est tout simple et c’est super joli. Très inspirant, donc. Mais aussi très intrigant : Diane Keaton est, à mon sens, un cas unique d’actrice qui ne se transforme jamais (ou jamais plus, disons), et fait que ses personnages ne relèvent pas tant de la fiction que de la pure projection d’elle-même… J’ai lu sa bio il y a quelques années et j’espérais vraiment trouver une réponse à ce mystère (d’où sort-elle cette exigence ? ce pouvoir ???), mais ça n’a pas été le cas. A suivre, maybe…
L.G.