Cela n’est pas flagrant à la lecture de notre blog, mais je suis passionnée de littérature enfantine et dans mon autre vie, celle où je ne parle pas de manière obsessionnelle de ma garde-robe, j'écris parfois des articles à ce sujet. Aujourd’hui, je savoure d’avoir un lecteur de deux ans et demi à la maison qui partage cet enthousiasme. Bon, ok, nous ne sommes pas toujours d’accord. Certains héros, comme Tchoupi ou Petit Ours Brun, le mettent en transe tandis qu’ils me font périr d’ennui. Mais un nom arrive à nous mettre d’accord : Arnold Lobel, l’auteur américain d’ouvrages cultes tels que « Porculus », « Hulul » ou « 7 histoires de souris » (tous parus à l’Ecole des Loisirs). Son humour, son trait plein de spontanéité et de tendresse, ses récits simples qui recèlent pourtant une folle inventivité, nous ravissent tous les deux.
C’est donc avec un immense plaisir que j’ai découvert l’autre jour un récit d’Arnold Lobel qui m’était inconnu : « Isabelle ». L’histoire d’une jument, Isabelle, qui se trouve à l’étroit dans sa vie d’animal de ferme, et ne rêve que de jolis souliers et tenues de luxe. Encouragée par la fermière, elle se livre à un « relooking extrême » pastoral, enfilant chapeau à fleurs, robe immaculée et chaussures de dame. Sauf que la nature a vite fait de reprendre le dessus, Isabelle de se rendre compte que tout cet accoutrement n’est pas fait pour elle, et les souliers et joli chapeau de finir de voler par dessus bord, tandis que la jument retrouve avec bonheur sa vie dans le pré. Obsédée que je suis par mon armoire, je n’ai pas pu m’empêcher de voir là une belle parabole sur mon propre parcours d’acheteuse compulsive s’étant souvent égarée à l’achat de panoplies de luxe qui ne lui convenaient pas le moins du monde et qui j’espère aujourd’hui, telle Isabelle, apprend à s’accepter telle qu’elle est.
The lesson of Arnold Lobel's wonderful book "Lucille": fancy clothes won't make you happy. They actually may make you the opposite of happy.
J.A.C.