Une capsule wardrobe du site Into Mind |
Une (chouette) idée de Jeanne-Aurore : faire le point sur nos tris, nos erreurs d’achat, bref, sur les hauts et les bas de notre garde-robe en 2013.
Où j’en suis en janvier 2013
- Je rêve de vivre avec peu de vêtements, mais les bons, et magnifiques si possibles. Mais pour être claire, disons que je suis incapable d’économiser pour m’offrir, mettons, la mythique veste Chanel, car je ne résiste jamais bien longtemps à l’achat d’un nouveau t-shirt, d’une énième petite robe : des pièces pas exorbitantes, mais pas indispensables, et dont le coût s’accumule.
- Mon armoire est un stress permanent, une obsession pathétique, car je la VOIS. Elle est là, en permanence, sous mes yeux, disposée sur des tringles qui certes font très joli et très épuré dans un magazine japonais, mais qui chez moi me paraissent juste poussiéreuses et bordéliques. J’ai sans cesse envie de tout bazarder, mais dès que j’attrape un vêtement, je me dis : ah mais non, pas celui-là, je l’aime sincèrement, celui-là ! En fait, j’apprécie mes pièces une par une, mais pas rangées toutes ensemble.
- Donc : je voudrais trier pour gagner de la place et (idéalement) pour gagner de l’argent, mais je n’y arrive jamais au-delà de deux-trois boulets qui filent chez Emmaüs.
- J’achète peu : un bon point ! D’ailleurs, je boycotte les soldes, haut-lieu de la E.A (Erreur d’Achat) pour moi.
- Mais j’achète bien, puisque mon unique achat, qu’a la gentillesse de m’offrir ma maman pour mon anniversaire, c’est la montre dont je rêvais depuis longtemps, et qui incarne, à mes yeux, la quintessence du genre, un peu comme, dans des registres différents, la chemise Equipment, le trench Burberry ou la ballerine Repetto.
Février
- Je prépare mon voyage en Inde et j’achète quelques petites pièces de la nouvelle collection printemps-été chez Sessun, une marque pas trop chère et dont j’aime bien le style bohème. Zéro quintessence là-dedans mais une véritable utilité immédiate : tout va bien !
Mars / Avril
- Au secours, tout va mal ! Je suis prise d’une boulimie de fringues incontrôlable.
- Je deviens moins vigilante sur les matières : j’achète des tissus synthétiques, du stretch, chose qui ne me ressemble pas du tout. J’achète même dans des marques dont je me méfie d’ordinaire (prix élevés et basse qualité) : Tara Jarmon, The Kooples. Ou dans des marques que j’estime, mais qui sont à tous les coins de rue, comme Comptoir des Cotonniers.
- Je cède même au buzz super bien travaillé de & Other Stories, qui vient d’ouvrir une boutique ultra jolie, mais dans laquelle les vêtements sont surtout ultra cheaps. J’y achète une paire de ballerines qui m’écorche le pied dès que la mets.
- Dans ce délire, je réussis un achat pas raisonnable, mais que je ne regrette aucunement : deux maillots Erès. Erès, c’est la quintessence du maillot de bain, ça dure des années, et ça donne le sentiment d’être au top de l’élégance, même sur une plage. PS : à ce stade, si vous avez vu La Vie rêvée de Walter Mitty avec Ben Stiller, vous devez bien vous moquer de moi avec mon usage répété du mot « quintessence »…
Mai / Juin
- Zéro achat : ouf !
- Jeanne-Aurore fait un tri drastique dans sa garde-robe et me propose de venir choisir ce dont j’ai envie. J’essaie de ne pas me dire « Youpi c’est gratuit ! » et de tout emporter comme une malpropre, mais de sélectionner minutieusement les pièces qui me vont parfaitement et me seront utiles réellement. Je repars malgré tout avec un gros sac chargé d’une dizaine de pièces magnifiques : le rêve.
- Je décide de faire de cet arrivage inopiné ma « capsule wardrobe » pour mes quelques jours au Festival de Cannes, sans réfléchir à ce qui manque, à ce qui ira ensemble ou pas… L’idée est d’improviser, et éventuellement de faire avec : une expérience plutôt rare, puisqu’en général, j’ai toujours tout ce qu’il faut, et même plus. Résultat : j’adorerai.
- Je déménage. L’occasion pas tant de trier (j’ai déjà fait mon maximum), mais de tout réorganiser. Mine de rien, ça réorganise aussi mes idées, mes feelings. Et je peux mettre fin au règne des tringles : désormais, mes vêtements sont cachés dans des placards, et ils m’obsèdent beaucoup moins ! Je commence à être plus en paix avec ma garde-robe…
Juillet / Août
- Bêtement, je me laisse prendre au piège des soldes en achetant deux robes chez Sandro. Pas une marque que j’admire. Pas même des robes qui me vont génialement !
Septembre
- Je n’achète quasi plus rien. La raison n’est pas philosophique mais purement économique : avec un crédit à rembourser, des travaux à faire dans mon nouvel appart’, je n’ai pas de budget pour mes fringues. Mais je n’en tire pas la moindre frustration (ni le moindre mérite !), puisque ne pas dépenser, c’était justement ce que visais.
- J’entre dans ma période baskets, un mélange de paix avec moi-même et avec mon image, d’indolence, et de dépression saisonnière. Du coup, j’en achète trois paires, tout de même. On ne se refait pas d’un coup…
- Etrangement, moins acheter, ça me donne envie de mieux trier, d’alléger encore, d’épurer. Je donne quelques affaires au dépôt-vente à côté de chez moi.
Octobre / Novembre
- Coup de tête : j’achète deux robes chez COS. Pour me donner une leçon (non mais), je m’impose de les mettre presque tous les jours, et de ne rien porter d’autre (hormis deux jeans). Encore une expérience de « capsule wardrobe » qui me plaira (et que j'ai relatée il y a deux jours).
Décembre
- Je décide, sciemment, de me faire un cadeau, puisque c’est mon anniversaire : une étole en cachemire. L’hiver, j’en porte une tous les jours, et bon, l’étole en cachemire, c’est la quintessence de l’écharpe, non ?!
- Je m’autorise aussi un autre achat réfléchi : une paire de chaussures pour renouveler un peu ma silhouette en robe. Ce sera mes fameuses Creepers.
- Je me lance dans un tri supplémentaire et j’essaie, pour la première fois, de mettre quelques pièces en vente sur le site Videdressing (ici). Aucune réaction pour le moment...
Où j’en suis en janvier 2014
- Je pense avoir réglé mes désirs parfois compulsifs de shopping. A moins que je ne devienne milliardaire demain (pas gagné), je ne vois pas comment je pourrais replonger.
- Néanmoins, je suis toujours partagée entre le rêve et la réalité : le rêve de vivre avec, mettons, 10 pièces géniales, et la réalité de posséder un dressing fourni, mais que j’aime, avec du choix.
- Mon mantra : utiliser plus ce que j’ai, et a fortiori, ce que je viens d’acheter. Quitte à porter sept jours de suite le même pull ;)
Month by month, the story of my wardrobe in 2013: the dreams, the reality, the sorting, the wise buys and the not-so-wise... And how I learned to buy more and wear more.
L.G.