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Channel: l'armoire essentielle
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The times, they are a changin’ ?

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Un de mes cahiers d'inspiration d'il y a quinze ans...

Certaines, lorsqu’elles trient, donnent aux copines, au dépôt-vente, au Secours Populaire, que sais-je. Moi aussi, mais pendant des années, j’ai, en prime, rempli des cartons que j’entassais chez mes parents, en me disant : la mode est cyclique, j’en aurai sûrement re-envie. Sauf que je n’ai jamais spécialement suivi les modes et n’ai donc jamais possédé de vêtements « à la mode » (l’expression ne signifie d’ailleurs plus grand chose aujourd’hui, puisque tout est possible, le long, le court, le large, le moulant, le concept de mode ayant été remplacé par celui de style). Donc : si j’ai arrêté de porter certaines pièces, ce n’est pas parce qu’elles ne correspondaient plus à l’époque, c’est parce qu’elles ne me correspondaient plus à moi. 

Mais ça, ce n’est que récemment que j’ai réussi à le comprendre. Et que j’ai enfin accepté l’idée qu’une jupe dont je n’avais plus envie à 30 ans, je n’en aurai pas plus envie à 40.

Du coup, je suis allée chez mes parents bille en tête, avec la ferme idée de bazarder ces kilos de vêtements remisés ! D’autant que moi, mère de deux filles, j’avais écrit dans « Ma to-do list – Dressing », manifeste pro-armoire essentielle, que garder ses fringues pour son éventuelle progéniture était aussi encombrant qu’inutile, les jeunes filles de demain n’ayant probablement pas envie de se coltiner les vieilleries de maman. 

Sauf qu’en commençant à ouvrir les cartons, j’ai découvert des vêtements qui, loin d’être des vieilleries, pourraient sortir aujourd’hui du TopShop, du Zara ou du H&M où ils ont été achetés à l’époque. Des choses plutôt chouettes, que je serais incapable d’acheter aujourd’hui, certes, parce qu’il s’agissait de petites jupes à fleurs, de blouses à manches ballons et autres articles juvéniles qui ne font plus partie de mon style, mais qui, en tous les cas, n’étaient franchement pas défraîchis.

Mes filles s’habillent encore en 10 ans maxi et n’ont pour l’heure ni la taille ni le désir de faire un raid dans ma garde-robe, mais je pense que ce sera vite le cas, sûrement dans trois-quatre ans. Et je ne crois pas que ce top à pois à bretelles ou cette mini-cape en coton imprimé seront totalement déplacés d’ici-là. Du coup, j’ai (presque) tout gardé, pour elles. 

J’ai l’impression que, quand j’étais jeune, il y avait un fossé entre les vêtements de ma mère et les miens, il aurait été envisageable qu’ado, je porte l’une de ses anciennes pièces. Mais en cette époque de quête effrénée du jeunisme, où Comptoir des Cotonniers (entre autres) a aboli les frontières stylistiques mère-fille, et où, malgré son rythme de sollicitations incessantes, la fast-fashion ne fabrique finalement rien de neuf : le temps de la mode répond-t-il toujours au renouvellement des générations ? Pas sûr. D’ailleurs, ma fille aînée, en primaire, a déjà récupéré un gilet à motifs chats trop étriqué pour moi… il lui va si bien on croirait qu’il a été tricoté pour elle !

When I was a teenager, it would have been unthinkable that I want to wear the clothes my mom no longer wore. There were an uncrossable gap between the style of a 15 years old girl, and her mother’s. I thought it was still the case today. But then I rediscovered some old clothes of mine I had put away in boxes at my parent’s house, and realized that what I wore 10 or 15 years ago could still be relevant today (even if all this wasn’t “me” anymore). Before, I wanted to throw away everything, after, I kept everything for my daughters. They’re a bit young to start to raid my closet, but I guess this time will come soon. Actually: my eldest already found an old TopShop cardigan too tight for me. In this fast-fashion/Comptoir des Cotonniers area, mothers and daughters dress the same, and fashion time doesn’t respond to generations anymore. The times, they were a changin’…

L.G.

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