Jeanne-Aurore et moi nous posons beaucoup de questions sur notre look. Trop, sûrement. Combien de fois je me suis sentie ridicule en voulant démarrer un post sur ce blog et en me disant : non mais ça va pas ma pauvre fille, si ton vrai souci dans la vie, c’est de ne pas savoir comment t’habiller, tu as réellement un problème. Quelque part, je trouve que cette profusion de blogs de mode et autres guides de style est l’une des aberrations de notre époque, un peu comme de tenir un carnet de régime alors que la moitié de la planète crève de faim. Et en même temps, je suis persuadée que le style n’est que l’expression d’une identité, la photographie de qui on est à un moment donné, de comment on se sent (pas toujours bien...), et que nos questions de looks, aussi bêtes, aussi futiles semblent-elles, ne sont que la partie émergée d’interrogations plus profondes sur la vie. D’ailleurs, quand le bilan des morts dans l’effondrement d’un immeuble d’ouvriers du textile au Bangladesh atteint des proportions affolantes, que le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus alerte qu'avec 40 dollars par mois, les ouvrières du textile bangladaises sont payées comme des esclaves : réfléchir à la pertinence d’une petite robe fleurie ou d’un pull bleu marine est aussi une manière de réfléchir au monde, non ?
L.G.